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Pédagogie

Avant tout, nous tenons à vous partager que notre projet est le fruit de plus de vingt années d’expérience. Il est réfléchi et se vit au quotidien afin d’offrir un environnement propice aux enfants. Ce projet découle de pratiques réalistes et non d’un projet hypothétique, voire séducteur.

Le développement harmonieux de l’enfant en collectivité dépend incontestablement de la qualité de son cadre de vie et des qualités professionnelles des animatrices encadrantes. Il suppose également une étroite collaboration avec vous, parents.

Notre pédagogie se veut ouverte et non figée. Elle s’appuie sur nos réflexions avec les apports des différents intervenants : parents, équipe pédagogique, formations continues, supervisions…

L’éducation est un processus naturel effectué par l’enfant !
Ce processus n’est pas acquis par l’écoute d’un discours mais par des expériences avec son environnement.Maria Montessori

Espace de vie

L’environnement est aménagé de sorte que l’enfant puisse se développer en toute sécurité, ce qui favorise sa liberté de mouvement, sa soif de découverte, le jeu avec tout ce qui l’entoure et les interactions avec ses compagnons.

Notre espace de vie est partagé en trois sections qui sont aménagées de façon à répondre aux besoins de chaque enfant en fonction de son âge.

Donner une place active à chaque enfant

Donner une place à l’enfant, c’est prendre en considération sa personnalité dans sa globalité, et ce dès son plus jeune âge, pour lui permettre très progressivement de s’affirmer en tant que personne.

L’enfant a besoin d’être encouragé, reconnu, félicité, cajolé, mais aussi d’être rassuré. En effet cela engendre un sentiment de sécurité affective qui procure chez lui une confiance, qui elle, favorise le progrès.

C’est aussi dans ce climat de confiance que l’enfant pourra s’exprimer, explorer, rire, jouer, pleurer, vivre des frustrations, des émotions, être accompagné et soutenu. En effet, l'enfant est partenaire dans la relation avec l'adulte.

Le point d’honneur de notre pédagogie est de l’encourager à progressivement développer son estime personnelle, à faire des choix, à prendre part à la vie de groupe tout en se confrontant aux limites de la réalité. La structure, les rituels et le cadre permettent à chaque acteur de vivre tout ceci harmonieusement.

Donner une place à l’enfant ne signifie pas « laisser faire » de manière anarchique et absolue. Pour permettre aux enfants de vivre leurs activités, les règles de vie sont nécessaires.

La section des bébés

Dans un premier temps, chez les bébés, il est bon que l'enfant s'épanouisse « dans la sécurité psychique des liens qu'il tisse petit à petit avec celui qui l'accueille et les autres enfants ». Nous essayons donc de lui offrir de la sécurité en créant un environnement spatial adéquat et des animations propices à son bien être.

Arthur a des reflux, lorsqu’il joue sur le dos ou qu’il dort, on le surélève avec un boudin. Il est bien et détendu.

La sécurité affective et psychique: Pour que l'enfant se sente en sécurité, il faut d'abord être sûr qu'il ait été bien accueilli dans la section.

Lorsque Tonatiuh arrive aux Marmots, les parents nous expriment qu’il est souvent dans les bras et qu’il se promène souvent porté dans une écharpe et sur le ventre de ses parents. Nous avons donc décidé de faire de même pendant quinze jours car chaque fois que nous le déposions dans la section, il s’angoissait et pleurait. Il avait donc besoin d’un contact constant avec l’adulte. Par la suite, nous l’avons tout doucement placé dans la section mais à côté de nous et dans un petit cocoon. Petit à petit, on a vu qu’il se déplaçait et allait à la rencontre des autres.

Dès que l'enfant se sent en confiance, qu'il est paisible et détendu, nous pouvons mettre en place des moments de relaxations, de massages et d'éveils moteurs. Cela se fait au rythme de chaque enfant pour qu'il se sente sécurisé. Lors de ces moments, nous favorisons une ambiance sereine (tenture fermée, musique relaxante, ambiance tamisée...) et une attitude apaisante (langage calme, câlins,...).

La sensibilité de la peau est la première fonction qui se développe chez le bébé. De tous les systèmes sensoriels, c'est celui qui joue le rôle le plus important au niveau du développement général de l'enfant. Le bébé utilise le toucher pour découvrir le monde qui l'entoure. Le massage est considéré comme une « nourriture » émotionnelle. Il offre au bébé un moment d'échange d'une qualité exceptionnelle et renforce le précieux lien d'attachement qui le lie à ses proches. Le massage permet aussi de gérer son surplus de tension et ses angoisses.

La relaxation permet à l'enfant de mieux se connaître, elle le mène sur le chemin de la liberté et de l'autonomie. Le stress fait partie intégrante de la vie d'aujourd'hui. D'où l'importance de faire entrer très tôt dans la vie de l'enfant des moments de détente, de flânerie, des instants où il peut ne rien faire.

La découverte de l'amusement et la découverte corporelle: Ce point ne sera pas abordé tant que la sécurité affective n'est pas acquise chez l'enfant. Nous mettons en place des activités de découverte de matières, de couleurs, de contrastes,...qui éveillent les sens du bébé. Vous pourrez observer des décors différents, du matériel diversifié, un langage adapté,...

Nous avons déjà réalisé des décors avec comme thème le noir et le blanc. Nous pouvons constater que les enfants observent fixement le décor.

La section des moyens

Chez les moyens, l’enfant prend conscience de son corps et de son esprit. Il découvre l’espace (vaste local), exploite son développement moteur (marche, escalade,…) et son vocabulaire commence (maman, papa, non,…). Nous essayons de donner à l’enfant une place active. Nous avons donc deux grands principes dans cette section qui sont de favoriser la prise d’autonomie de l’enfant mais aussi de le faire évoluer selon certaines règles de vie.

La prise d’autonomie: Nous essayons, lors d’animations diverses ou de jeux libres, d’accompagner l’enfant dans sa prise d’autonomie. L’enfant, par le jeu, découvre, manipule et expérimente. Il n’est pas bon de planifier une journée type avec ses animations mais il est préférable d’attendre que les enfants agissent dans leur espace pour privilégier des modes d’action (animations) qui reconnaissent et soutiennent l’activité propre (autonome) des enfants.

L'aménagement du local est important pour que l'enfant s'épanouisse. L'équipe aménage l'environnement de manière à assurer beaucoup de liberté de mouvement et de manière à ne pas occasionner beaucoup de changements, et ce afin de le sécuriser. Les enfants sont toujours en présence de kits d'éveil moteur pour se dépenser et d'un panier à doudou pour les moments de câlins.

Tout est une question d’accompagner le jeu des enfants et de leur proposer des animations qui favorisent l’expression corporelle (rondes, jeux de mimes,…), artistique (peinture corps nu, peinture avec un pinceau,…), langagière (histoire, marionnettes,…), sensorielle (bac à découverte, parcours sur différentes textures,…) et symbolique (jeu de cuisine, poupée, construction, …)

Nous voyons que lors de jeux libres, Quentin et Anaé se donnent la main et commencent à danser. En fait, ils entendent la musique. L’animatrice arrête la musique, prend la main de Quentin et Anaé, et entame des rondes avec eux. Nous pouvons alors remarquer que les autres lâchent leurs jeux et viennent suivre l’animation. Quel bel amusement.

Les règles de vie: L’enfant, venant de chez les bébés, est un individu qui a un lien d’attachement à l’adulte apportant la sécurité de base. Il n’est pas encore prêt à être confronté à des situations collectives présentant une véritable relation d’échange avec les autres enfants. Chez les moyens, vers l’âge d’un an, l’enfant bouge, explore et est donc confronté à des situations collectives et à des limites.

L’animatrice doit donc aussi assurer une présence sécurisante et disponible pour chaque enfant. Les règles de vie doivent être formulées positivement pour stimuler l’enfant de façon constructive.

Lorsque les enfants manifestent de ne pas vouloir ranger. Au lieu de se fâcher sur chacun, nous procédons à un petit jeu. Par exemple, on range les Légos pour faire le plus de bruit possible dans la boîte et on la secoue. Quel amusement !

Par contre, nous devons aussi imposer des limites qui sont des interdits. En effet, leur non respect peut mettre en péril la sécurité de l’enfant. On utilise alors la négation "ne pas".

Les animatrices soutiennent aussi les actions d’entraide, de câlins entre les enfants en les favorisant.

On dit : « Tu ne peux pas escalader l’armoire (en forme d’escalier) car tu risques de tomber et de te faire mal ». A la suite, l’animatrice veillera que l’enfant ait compris et respecte cette consigne.

En conclusion, c’est une étape de multiples découvertes qui stimulent l’apprentissage du langage, de la motricité, de l’autonomie, des règles de vie. On laisse l’enfant grandir à son rythme.

La section des grands

Chez les grands, on peut dire que l’enfant agit, comprend, s’exprime et existe dans une mini-société. Il est dans la dernière période avant l’entrée à l’école. Il est donc souhaitable de le préparer au mieux au monde de l’école. Nous avons mis en place un environnement propice à l’expression de sa créativité et à l’expérimentation de sa relation avec l’autre (partage, réalisation de groupes).

La structuration spatiale: Pour s’épanouir dans une mini-société, l’enfant a besoin de repères dans l’espace. Nous avons aménagé le local avec des coins bien précis où l’enfant peut s’y retrouver à tout moment de la journée. Il existe le coin symbolique (cuisine, poupée,…), le coin de construction (Légos, Clipos,…), le coin de psychomotricité fine (enfilage de perles, puzzle, …), le coin de l’hygiène (petits-pots, lavage de mains,…), le coin lecture et repos (caisse de livre, fauteuils, panier à doudou, …). Il reste un coin libre et diversifié qui permet chaque jour de proposer à l’enfant une activité (peinture, découpage, recette culinaire, éveil moteur, …). Tout se fait selon l’envie de l’enfant et l’animatrice n’impose pas d’y participer.

Barbara est en train d’inviter les enfants à participer à une activité culinaire : la préparation d’un cake. Pendant ce temps, Maxime a commencé à construire un château en Légos ; il ne veut pas venir et préfère terminer sa construction. A la fin de l’activité culinaire, nous le voyons venir. La recette est terminée mais Barbara lui propose d’aller mettre avec elle le cake au four. Il a été respecté dans son choix et est content.

La structuration temporelle: La journée est rythmée selon des petits rituels et selon les besoins de l’enfant.

Chaque matin, l’enfant peut suivre, s’il a envie, un déroulement de journée type qui est proposée. Si on le place sur une ligne du temps, cela se déroule comme ça : l’accueil et les jeux libres (informations des parents, jeu de construction,…), l’entretien familier (bonjour, présence,…), la collation, l’activité (peinture, cuisine,…) et les coins (poupée, puzzles,…), l’animation collective (lecture, danse,…), le repas, la sieste, le goûter, l’animation (jeu de mime, lecture,…) et jeux libres dans les coins (cuisine, poupée,…) et, enfin le départ (informations aux parents et jeux libres).

Nous essayons donc de définir des repères qui permettent à l’enfant de prévoir la suite des évènements et donc de se rassurer.

En Bref, la maison d’enfants anticipe et organise les espaces de vie des enfants, le déroulement de chaque journée, de façon à rencontrer les rythmes différents des enfants, leurs différents besoins et leurs intérêts. Le déroulement de la journée est proposé mais peut être aussi réadapté selon les besoins des enfants.

Ce matin, lors du rituel d’accueil avec les enfants, Florian arrive en retard car hier il a été au cirque et qu’il est fatigué. Avec lui, il a apporté un livre sur le cirque. Isabelle intègre à son accueil le vécu de Florian et lui permet de s’exprimer sur ce qu’il a vécu la veille.

Nous ne pouvons pas terminer ce chapitre sans parler de l’acquisition de la propreté.

Nous insistons sur le fait que nous ne parlons pas d’apprentissage de la propreté mais d’acquisition de la propreté. En effet, Nous essayons d’accompagner, de suivre l’enfant mais pas de le précéder.

Cette acquisition ne fait preuve d’aucune punition de notre part. Nous privilégions les signes d’intérêt manifestés spontanément par l’enfant plutôt que le recours à un dispositif d’incitation systématique.

Antoine (2 ans ½) vient de voir Justine (3 ans) aller aux toilettes. Antoine va vers Barbara et lui montre qu’il veut retirer son lange. Barbara le met sur le petit pot et il fait pipi. Antoine est fier et Barbara, après, lui demande s’il veut un lange ou un slip. Antoine veut un lange. Il est respecté dans son choix. Les autres jours, Antoine va par épisode sur le pot et suit ses envies.

En conclusion, chez les grands, nous offrons l’accès simultané à quelques activités différentes. Elles sont adaptées aux aptitudes déjà bien maîtrisées par chacun des enfants et leur permettent d’en expérimenter d’autres.